Adulé par ses parents, aimés de ses camarades de classe et prit comme exemple par ses maîtres d'école, juste avant la guerre, le jeune Léonard alors âge de 14 ans était sournois, manipulateur, égoïste, égocentrique et calculateur. Mais la guerre arriva. Et pas n'importe quelle guerre! La Première Guerre Mondiale!

Bien sûre, au début sa famille ne souffrit pas énormément de la guerre. Naturellement son père fut envoyé au front mais du fait de leur position sociale, les désagréments de la guerre ne se firent sentir que quelques mois après le début des hostilités.

2 ans. C'est la période pendant laquelle Léo du s'occuper de sa mère tandis que son père tuait des Allemands et pendant laquelle Léo apprit à ses dépends que non, il n'est pas le centre de l'univers. Assez dur comme descente sur terre. Encore plus lorsque il du laisser sa mère pour partir au front, devenir de la chair à canon. Il ne vu pas envoyé auprès de son père mais sur un autre front dans le nord de la France. Il qui avait connu luxe et nombrilisme, se retrouva à dormir dans la boue, vivre avec des fantômes et des mutilés et voir des personnes se faire littéralement exploser sous le feu Allemands. On connait tous plus ou moins les histoires du front. Et bien c'était encore pire. En un an, Léo manqua de mourir de froid, de faim, explosé par un obus.

Mais non. Ce n'est rien de tout ça qui le tua. Un jour, alors qu'un combat faisait rage entre les deux armées, Léonard avait déjà vu plus tôt dans la journée deux de ses amis de toujours, partis avec lui, exploser sous ses yeux. Alors qu'il tirait à l'aveuglette dans les bois, des centaines d'hommes armés jusqu'aux dents se disputaient le terrain. Un éclat d'obus logé dans l'épaule, il vidait son chargeur en hurlant sa rage, planqué dans les fourrés. Il avait arrêté de compter le nombre de casques allemands qui étaient tombés par sa faute depuis longtemps.
Il s'en serait probablement sorti. Si une balle perdue n'était pas venue se loger droit dans son ventre pour aller se loger dans sa colonne vertébrale. Paralysé, il s'écroula au sol, incapable d'appeler à l'aide. De toute façon personne n'aurait bougé, à la guerre des hommes meurent tout le temps.

Alors il fit le mort. Attendant d'elle vienne le chercher pour de bon. Qui aurait cru que la mort aurait se présenterait à lui sous la forme d’un homme ? Il se tenait là au-dessus de lui, de longs crocs, la mâchoire couverte de sang… Comment ça allait se passer ? Allait-il lui tendre la main et l’emmener aux cieux ? Non. Après un long regard… L’homme se jeta à sa gorge arrachant un dernier cri de détresse au petit soldat français. Après tout, quand on y repense, quel meilleur festin pour un vampire qu’un champ de bataille ?

Lorsque Léo reprit conscience, son premier réflex fut d’ouvrir la bouche pour respirer mais au lieu de l’air, une grosse boule de boue coula dans sa bouche. Ne réalisant même pas qu’il n’avait plus besoin de respirer, il creusa la terre meuble à la recherche de l’air en panique, réclamant air, lumière, chaleur...  

Lorsque enfin il sortit de là, couvert de mélasse, il faisait nuit et les tirs avaient cessés. Était-ce cela l’autre monde ? Une sorte de monde parallèle ? Ou était passé cet ange mortel ? Il porta sa main à sa gorge où une douceur l’avait saisi lorsque l’ange noir s’était jeté sur lui. Le sang était sec. C’est alors qu’il réalisa. Il avait bougé, il n’avait plus mal nulle part, comme si toutes ses blessures avaient disparues et guéris. Il était persuadé d’avoir perdu l’usage de ses membres lorsque la balle était venue se loger dans sa colonne vertébrale.

Une brutale sensation de douleur et de brulure le saisit à la gorge. C’était insupportable ! Un grondement animal s’échappa de ses lèvres gercées. Il se roula par terre, serrait sa gorge entre ses mains. Tout était si étrange ! Tous ses sens étaient en pleine explosion, tout avait changé de visage, tout était différent, qu’est ce qui se passait à fin ? Est-ce que c’était ça la vie après la mort ?! Non tout semblait être réel ! Et pourtant… Et pourtant… son pouls était absent…

Un autre cri plus plaintif cette fois si, tel un gémissement… Ou était parti le grand et beau Léo ? A moitié rampant, il se releva difficilement… C’est alors qu’une odeur de corps s’infiltra dans ses narines. Le feu dans sa gorge s’agrandit et ne devient que plus douloureux.

«Wer sind Sie?! Hände auf den Kopf! Es ist ein Französisch! »
« Qui êtes-vous ?! Main sur la tête ! Il y a un français ! »

Léonard les regarda avec des yeux ronds. Rien qu’un instant, il regarda les quatre Allemands qui le tenaient en joue, l’air hagard. Le feu dans sa gorge explosa. Alors il se jeta sur eux.

Inutile de vous faire un dessin par vrai? Le lendemain matin, on retrouvera le corps de 4 soldats, mais nul part le corps du soldat De Bray. On le présuma mort. Quelques semaines plus tard, sa mère recevra la médaille de son fils post mortem ainsi que ses effets personnels. A la fin de la guerre il fut déclaré héros de guerre comme tous les hommes tombés au combat.

Pendant une semaine, il se terra dans la maison le jour et la nuit, il sortait pour répondre à cette pulsion meurtrière qui le saisissait de façon violente tous les soirs. Tuant au hasard, humains et animaux, buant leur sang pour survivre. Puis reprenant plus ou contenance, il finit par trouver un point d’eau où se laver. Retirant sang et boue, il examina son corps à la lumière de la lune. Plus aucunes blessures. Prit d’un malaise, il resta plongé dans l’eau. Un vampire. A l’évidence c’est ce qu’il était devenu. Alors il prit une décision. Dans le village, il trouva un vieux costume de paysan et prit le chemin de Paris. Se cachant dans les bas-fonds de la ville, dès le premier soir, alors qu’il allait tuer. Un jeune homme qui sentait le chien mouillé l’arrêta en le plaquant au sol, n’ayant toujours pas conscient de sa force surhumaine, Léo se débattait avec son assaillant qui finit par le maitriser. « Tu es fou ?! » répétait l’homme. « Tu imagines si les chasseurs d’ombres t’avaient trouvé avant nous ?! »


C’est ainsi que Léonard rencontra Charles, membre des Praetor Lupus, loup garou de son état. Il fut obligé de le suivre jusqu’au QG qui se trouvait dans un coin reculé de la Normandie. Là-bas où lui apprit qu’il était recherché à cause des multiples meurtres qu’il avait commis au cours des derniers jours.  En l’espace de 10 jours, ils avaient estimés qu’il était responsable de presque 20 meurtres. Il fut décidé qu’il allait rester ici. Apprendre à se contrôler, à connaître ce monde obscur ainsi que ses règles.

Il resta là-bas jusque la fin de la guerre, et une année de plus. On lui apprit tout ce qu’il avait à savoir et même plus. Il avait rencontré des enfants de la lune, de Lilith, quelques autres enfants de la nuit et même un néphilim. A sa sortie de là, il était un autre homme. Il avait grandi dans la tête, à défaut de pouvoir se développer physiquement.

Un long travail sur lui-même le ramena à son statut de noble français. Il était bien coiffé, habillé avec un magnifique costume trois pièces à la mode. Il avait retrouvé son air insolent et sur de lui-même. Après tous, les habitudes ne changent jamais vraiment ! A bout de quelques semaines chez les Praetor Lupus, le jeune homme hautain avait repris le contrôle. L’air insolent, il était reparti à Paris. Après 1 an et demi passaient dans les plaines normandes, il ne s’était jamais sentit aussi vivant ! Ce qui était un comble vu que son cœur était maintenant comme gelé depuis la bataille dans les tranchées françaises. Il connaissait sa force, ses pouvoirs, la retenue qui lui était primordiale pour suivre ainsi que les règles de vie du Monde Obscur.

Charles lui avait absolument tout apprit, il était resté à ses côtés et même encore après, ils restèrent en contact, jusqu’au décès du loup garou. Ce fut l’un de ses seuls amis loup garous avant que la Grande Guerre qui opposa le monde aux Morgenstern. Ils restèrent très proches jusque la fin, au point que certaines rumeurs disent qu'ils sont plus que des amis. A vous de déceler la vérité!

Léo conserva son collier des Praetor, il le portait en collier ou autour du poignet. Il était peut être égoïste mais pas ingrat, il savait pertinemment ce qu’ils avaient fait pour lui. Encore plus quand on connait les relations tendues entre les loups et les vampires.

Ainsi, une fois son séjour terminé, il rejoignait un des gros clans de Paris. Se faisant sa place et s’offrant une nouvelle vie après la guerre.  

Déclaré mort, il dut prendre gare à ne pas se faire voir par quiconque appartenant à la vie du Léonard vivant et chaud. Mais trop nostalgique, il n’était bien qu’à paris, avec cette pseudo famille qu’il avait trouvé avant que choisir une vie moins sédentaire et parcourir le monde, voguant entre Europe de l’Ouest et USA, mais aussi l’Asie.


Mais avant ce déclic et ce besoin d’aventure, il faut ce que tout humain devenu immortel ferait : il abusa. Après la guerre, arriva une courte période nommée « les années folles ».  Je pense que ça donne déjà un tableau de la chose. C’est le genre de période où les fêtes données en abondance, musique jazz, cotillons, danse, alcool, paillettes, le tout dans l’excès, les femmes troquées leurs jupons et blouse pour des robes courtes, légèrement transparente et riches en strass et en paillettes, on se coupait les cheveux « à la garçonne ». Outre le monde de la nuit, cette période provoqua un vrai boum dans les habitudes de vies dans le monde entier, culturellement, économiquement, artistiquement… Notons également qu’à cette époque, l’homosexualité était affichée, voir même de mode contrairement à auparavant (voir même de nos jours).

Devenu par dépit oiseau de nuit, Léonard se donna à cœur joie à l’époque, écument les soirées de Paris. Il croisa bien quelques anciens camarades mais tous étaient bien souvent trop saoulent pour le reconnaître. C’est ainsi qu’il occupa ses nuits, en soirée d’abus. Mais autant vous dire que les vampires en général s’y donnèrent à cœur joie.

Mais comme pour tout, il fallait bien que cette période se termine un jour. Cependant ce qui suivit ses douces années de fêtes, déchira le monde. La seconde guerre mondiale explosa avant même que le monde eu le temps de dire « ouf » au début le clan de Léonard avait choisi de ne pas intervenir. Alors pendant quelques temps, ils firent les sourdes oreilles, puis les allemands s’emparèrent de Paris. Alors ils choisirent de prendre parti. Ils rejoignirent la Résistance et participèrent activement à cette dernière jusque la fin de la guerre.

C’est après cette dernière que Léo choisit de partir, ou plutôt de s’enfuir. Il avait vécu deux guerres en l’espace de 45 ans, il était lasse de cette vie, de cette ville, de ces bombes alors il est parti. Parti faire le tour du monde. Rien de bien notable, juste un vampire qui voyage, se crée une vie afin de « vivre ».
Évitant les guerres et les conflits. Il n’a pas arrêté de voyager, intégrant tantôt des clans, tantôt allant et venant dans le monde, sur les cinq continents. Il lui est arrivé de côtoyer des clans malfamés. Dont un qui lui valut un aller-retour dans les prisons d’Idris, le temps d’une enquête sur le clan d’une petite ville en Suisse accusée de trafic d’humains. Il n’a échappé que de peu à la mise à mort, par chance même.

Après avoir plus ou moins flirté avec la mort, il fit profile bas pour se faire oublier. Il réapparut à l’aube du deuxième millénaire dans Los Angeles avec pour couverture auprès des mundanes de gérant d’une boite de nuit upée, en réalisée réservée au Monde Obscure, lui donnant le parfait alibi pour allier son amour pour le monde de la nuit et sa légère incapacité à se montrer au monde pendant la journée. Ce monde est tellement étrange, un jeune homme avec une fausse carte d'identité lui donnant la majorité gère un club et ça ne dérange personne...

Léo n’était pas présent lors de la bataille contre le Cercle à la fin du siècle dernier. Non pas parce qu'il ne voulait pas se salir les mains mais parce que à cet période, il était perdu en Alaska. Cependant, les Accords qui en découlèrent se firent ressentir, c’est en partie grâce à eux qu’il put ouvrir et gérer ce club de nuit sans avoir de soucis.

Lorsque en 2008 la bataille contre les Morgenstern éclata, il choisit, encore une fois de ne pas participer au combat, jusqu’à ce que il sembla évident que l’Alliance et le monde était menacé, il choisit son coté. Il avait tout de même songé à ce qu’aurait pu lui apporter d’être allié avec eux, qui avaient aux premiers regards toutes les cartes en mains pour gagner et contrôler le monde… Mais il choisit de s’allier aux Chasseurs d’Ombres et participa aux deux grandes batailles. Lui qui c’était juré ne plus faire la guerre… Peut être qu’au final il avait comprit que parfois certaines choses mérites qu’on se batte pour qu’elles subsistent. Ou bien tout simplement en bon égoïste, il s’était battu pour défendre son propre intérêt ?

C’est dans ce night club, le « Shadow club » que Léo eu l’occasion de rencontrer la jeune Hope qui à ce moment n’avait que 16 ans (Note : Hope a 20 ans à cet instant). Elle était avec sa grande sœur comme d’habitude. Léo apprendra plus tard qu’elles sont inséparables, Surtout à cette période tendue où elles avaient toutes les deux renoncés à leurs vies de terriennes pour se consacrer entièrement à leurs vraies natures de chasseuses d’ombres. La plus jeune avait particulièrement intéressé le vampire. De par sa personnalité atypique, le sale caractère qu’il assimilait à la race des Néphilims était caché par une fraicheur et une douceur étrange au point qu’au début il pensa qu’elle n’était qu’hypocrisie. Et d’autre part parce qu’elle ressemblait à une amie de sa vie d’humaine, une étrange poupée aux yeux noirs. Cette nuit-là, le hasard les fit se rencontrer. Peut-être les étoiles, qui sait !

Oh ! Bien sûr son lien avec Hope ne vint pas en un jour ! Ils se revirent plusieurs fois, de nombreuses fois. La jeune fille si perdue après avoir pris l’une décision importante pour sa vie trouvait chez lui du réconfort et une échappatoire à  cette réalité qu’on l’avait forcé à endurer et tous les tords que cette double vie lui avait apporté, sans doute aussi qu’elle avait besoin de s’immerger dans le monde obscur après ses expériences terrienne, alors que lui, trouvait chez elle le passé mais aussi le présent. Elle s’est présentée à son club pendant une période où l’ennui le ronger gravement et avait fait revenir la joie de « vivre » qui l’avait quitté. Elle était un peu comme un rayon de soleil qu’il n’avait vu qu’en photos depuis un siècle. Elle était douce et forte à la fin, un bien étrange bout de femme à deux visages. Leur amitié tourna en amour. Ils restèrent ensemble un moment, plus ou moins un an. Léonard est sans doute la personne qui connait le plus Hope, après sa sœur évidement. Un peu après ses 18 ans, ils décidèrent de se séparer.

Mais le lien qu’ils ont formé était devenu trop fort après les 2 ans passés à partager leurs vies, en temps qu’amis et amoureux. Tellement fort que maintenant, deux ans plus tard, ils sont toujours en contact, pour tout dire, ce sont un peu comme des meilleurs amis. Proches, il est resté très possessif envers Hope et à tendance à être jaloux.

Aujourd’hui le monde est à nouveau menacé et il sera prêt à risquer son immortalité pour sauver d’autres vies. Après tout, c’est un héros non ? Un héros pas si gentil malgré tout…