Teach me how to fight, I'll show you how to win.
CHAPITRE 1.
THE VERY BEGENNING.
Elle vit le jour à Londres, au sein du manoir abandonné que ses parents avaient loué, une grande et pompeuse bâtisse, située à deux pas de la place du centre commercial de la ville. Elle venait d'une longue et prestigieuse lignée de chasseurs d'ombre qui, à travers les générations, avaient produit de fiers et glorieux guerriers. L'honneur était un trait de caractère gravé dans les Struensee. Un trait qui venait de pair avec la mort. Il n'y avait pas de plus grand honneur pour les membres de cette famille que de mourir dignement sur un champ de bataille en emportant le plus grand nombre d’ennemis avec eux. Ce même dévouement fut la cause de la perte de toute une future lignée qui voulait son du face à ce qu’elle nommait « son droit ». Il ne fallut pas plus que quelques heures de méditations, pas plus que quelques cris de révoltes afin que l’enchaînement d’une vie qui aurait probablement pu être normale, soit inversé. A vouloir encore appelait ceci une vie…
Ashildr prit son enfant nouveau-né et en oublia douleurs et souffrances. Ses peines s’étaient dissipées à la naissance de Hell, son enfant. Hell ne cessait de pleurer et de battre mains et pieds dans l’air. C’était son premier souffle qu’elle arrachait avec souffrance. Sa mère la tint et l’étreignit durant un long moment, sentant son parfum d’odeur qu’elle associait au soleil et aux fleurs et jaillirent en elle, souvenirs datant de plusieurs années. Sa rencontre avec Ryan n’avait rien d’exceptionnel. Elle se souvenait d’être en mission pour la reine de la Cour des Lumières, un soir de printemps alors que lui, emportait dans sa magistrale chute plusieurs démons. Il combattait seul, dans une force de désespoir qui ne le rendait que plus farouche. Il devait être âgé d’une vingtaine d’années, sa peau blanche exaltait les rayons de soleils dorés qui contrastaient avec ses cheveux, ces sourcils et ses iris noirs corbeau. Son corps était moulé dans des vêtements en cuirs, tout aussi noirs que ses cheveux soyeux. La jeune fée après l’avoir admiré du regard le vit chuter sur ses genoux avant qu’il ne s’effondre sur l’herbe tacheté de sang, lâchant son arme étincelante. Le destin vouait qu’en cette nuit précise, Ashildr ait emporté avec elles quelques plantes et herbes aux pouvoirs guérisseurs. Elle se précipita vers l’inconnue qui gisait inerte, et aux premiers abords le crut mort. Ce ne fut que le tressaillement de sa bouche qui effaça ses doutes. Mixant quelques herbes et l’appliquant sur les plaies du blessés, elle ne put de s’attarder un instant sur son visage. Les fées étant attirées par toutes formes de beauté, celle-ci l’emporta avec elle aux souterrains et lui administra les soins nécessaires à son rétablissement. Ce fut alors, la preuve d’amour d’une fée envers un chasseur d’ombre. Un amour réciproque mais mal vu de chacun des deux camps. Les chasseurs d’ombres, considérant les fées des créatures obscures dont il fallait mettre le plus de distance possible refusèrent l’alliance de ses deux personnes, qui, proie à un sentiment plus fort qu’eux, décidèrent de fuguer et de vivre en exil au monde des Terrestres.
La situation n’avait point changé lors, les Struensee vivent toujours en exil, dans ce manoir qui grâce aux dons de la jeune fée, devin peu de temps après une agréable demeure. Le père, de son nom complet Ryan Wulfric Struensee retourna au service des siens et continua sa lutte contre les forces du mal. Il signait des accords à Idris le jour de la naissance de sa fille. Il n’avait pas assisté à ce moment qui se devait d’être un souvenir inoubliable, mais ne put s’empêcher de penser à sa famille qui l’avait renié, lui, sa femme, et leur enfant dont ils ne pourront jamais se disputer concernant sa ressemblance avec sa mère, son père ou son oncle, qui lui tiendrait tendrement le poignet et lui administrerait plus tard sa première arme, comme toute enfant de Raziel.
Se hâtant afin de soulager cette petite voix tonitruante qui ne cessait de dire malheur à propos de l’état de sa femme et de son fils _car il espérait au fond de lui-même être père d’un fils qui pourrait raviver le flambeau de sa famille_. Il ne lui fallut qu’un simple portail pour arriver à sa nouvelle demeure, il s’y était habitué au fil des ans à ouvrir de l’ancienne clé qu’il portait toujours sur lui l’immense porte en bois de gland et à adresser un sourire charmeur à sa belle femme, qui l’attendrait pour souper, dans des ustensiles de bois et feuilles pour elle, et de fer et autre matière pour lui. Cette fois-ci, c’était différent. Des cris l’accueillirent lorsqu’un cliquetis métallique annonça l’ouverture du manoir et quelle en fut grande sa surprise lorsqu’il découvrit qu’il était désormais père d’une fille. Une déception qui s’envola lorsqu’il tint dans ses bras Hell. Tous deux avaient décidé de l’appeler ainsi d’avance. Et ce qu’ils firent. Hell-Ophylius Struensee.
CHAPITRE 2.
I’M SEEING WHO I AM.
Elle grandit avec un livre dans les mains. Elle eut le droit à une éducation rude et martiale. Depuis toute petite, on l'entraînait à s’isoler et à ne point faire confiance au monde. D'après son père, elle avait un talent inné pour l'escrime, un talent qui lui venait du sang glorieux coulant dans ses veines bleutées. Il se donnait du mal à dompter la petite créature qu’était sa fille. Mais il ne semblait jamais trouver grâce aux yeux de sa mère, courtisane de la cour des Lumières qui supervisait une éducation où art et beauté étaient maîtres mot. Les quelques rares personnes qu’elle croisait dans les banlieues ou rues avoisinantes ne cessaient de lui affirmer qu’elle ressemblait goute pour goutte à sa mère. Ce qui aux yeux, de la jeune fille était impossible. Sa mère était d’une beauté saisissante, elle ne semblait discriminer aucun défaut, que ce soit dans sa démarche gracile et agile ou dans sa sophistication qui faisait retourner les regards sur son passage. Ses yeux étaient d’un vert limpide, tel del’herbe sur laquelle une douce rosée vint se poser la matinée. Les inconnus pensaient que c’étaient des lentilles de contact mais à forces de voir cette couleur jour après jour, ils avaient finis par admettre que c’était ses yeux. Elle avait de beaux cheveux de rêves, doux et soyeux qui lui arrivaient jusqu’à la taille et d’une lumineuse couleur blanche qui n’était en un rien, similaire au vieillissement capillaire. Ses sourcils, blancs et aussi fins qu’un bel arc enjolivait son visage lisse. Fine et grande de taille. Hell avait beau se mettre devant le miroir du hall d’entrée afin d’apercevoir, ne serait-ce qu’une simple ressemblance avec sa mère, qu’elle voyait comme digne modèle de beauté. Si sa mère était grande, Hell paraissait petite pour son âge, sa tête ne dépassait généralement pas de la foule, et seul ses beaux cheveux roux la distinguaient d’entre les grandes personnes. De sa mère, elle ne détenait qu'une peau diaphane, des oreilles très légèrement pointues mais remarquables, mais pour elle, sa beauté n’était que banale. Hell ne se voyait pas belle, ce qui était totalement faux, puisque là où elle allait, des têtes se retournaient pour elles et la suivaient du regard. Elle avait toujours cru que ce fait venait de sa mèche blanche qu’elle avait héritée de sa mère. .
Son penchant vers les lieux obscurs et isolés avait toujours été un point que suscitait l’intervention du père soucieux. Sa fille avait déjà quatre ans et semblait grandir à grande allure, mais lui semblait toujours aussi jeune et beau. Il ne passait que rarement du temps avec elle et avait laissé depuis un moment l’éducation de sa fille à son épouse. Le plus clair de son temps était adressé à son travail, pour le plus grand bien de l’humanité et de sa famille. Ryan était un consultant au Covenant et menait les alliances, il était porte-parole des Chasseurs d’Ombres et s’adressait aux créatures obscures essayant d’entretenir avec eux des liens aussi positif que ne le permettait l’enclave, soit disant une neutralité totale cachée sous de faux sourires et des liens faussés. Il assumait sa responsabilité malgré le fait qu’il trouvait son devoir sans aucune importance. Sa femme emmenait son enfant à la Cour des Lumières.
La première fois que Hell avait pu admirer la beauté de ce lieu sous terrain, ne datait que de quelques heures. Elle se regardait dans le miroir, essayant de s’expliquer cette ressemblance inquiétante qui ne lui était d’aucune possibilité lorsque sa mère, Ashildr, entra. Elle sourit en regardant sa fille, croyant qu’elle commençait à s’intéresser à sa nature de fée. Elle l’emmena alors avec elle, la présentant à la reine. Hell était éveillée pour son âge, et au lieu de jouer avec les autres fées, elle étudiait l’art et la musique. Elle avait développé à son âge un sens d’harmonie de notes et de mélodie si harmonieux que sa mère lui offrit comme présent un piano. Elle était devenue musicienne de la cour et après avoir discuté son sujet, la reine lui avait parmi d’assister aux conférences des fées. Les fées aimaient bien la sang mêlé malgré le fait qu’elle soit en partie chasseur d’ambre, pour eux, elle était une fée bien plus aiguisée que ses semblables, pour les chasseurs d’ombres, ce n’était qu’une créature obscure qui se croyait enfant de Raziel. Ce détail l’influença et lui fit mettre de côté combat et meurtres auxquels elle ne s’intéressait plus et reniait.
La rencontre avec la Reine avait toujours une magnifique saveur pour Hell. Les rayons du soleil ne pouvaient s’infiltrer à cette profondeur de la terre, ce qui ajoutait un charme au plafond voûté tapissé de marbre et de papillons volants. Le sol semblait de terre et avait été recouvert de tapis d’herbe et de tissus. Des arbres, des feuilles et autres somptueuses décorations ressurgissait par ci et par là. Des rideaux de légers tissus de fleurs encadraient les portes de troncs d’arbres et de bronches parfumées. C’était l’un de ses endroits préférés. Elle ne s’amusait que rarement avec les autres fées, et se permettait de temps en temps à s’incriminer dans leur danse farouche et s’imprégnait de leur tradition. Seul la chasse sauvage déplaisait à la jeune fille, qui trouvait en cette tradition une transgression à la liberté humaine.
A la cour des lumières, Hell-Ophylius ne cessait de jouer à quelques instruments, savourant l’harmonie des notes aux jeux d’enfants. Son goût pour l’art fut remarqué et félicité tant de fois par la reine qui lui offrit une chaine en forme de rose, une bague en or ornée d’une feuille de houx et d’un violent dont la jeune fille ne se séparait plus.
Ryan et Ashildr s’entraînèrent dans de nombreux conflits à cause de leur unique fille. Hell se désintéressait à la vie de meurtres et de cicatrices que lui offrait son père et se rattachait à sa nature de fée. Elle commença à fuguer chez les fées et y passait son temps pour être ensuite punie par son père qu’elle avait appris à haïr ainsi que tous les chasseurs d’ombres.
CHAPITRE 3.
THE DEATH OF NIGHT.
Plus Hell prenait de l’âge, plus sa ressemblance avec sa mère devenait perturbante. Mince, yeux clairs et une volumineuse masse de cheveux que celle-ci prenait soin de détacher afin de cacher ses oreilles légèrement pointues mais assez remarquables. Toutes ces caractéristiques pour elle ne qualifiaient en un rien sa mère qui était plus grande taille, fine et plus douée que n’importe qui d’autre à se déjouer avec la vérité, ce qui paraissait à sa fille fascinant. Elle-même ne pouvait totalement mentir mais avait hérité de faiblesses de « sang ». Si de sa beauté, elle s’était forgée une arme fatale, quelques métaux lui causaient de l’allergie. Au contact du fer sa peau rougit et se couvre de vilains ecchymoses, le sel la brûlait, par contre, l’eau bénite ne lui était d’aucun mal.
De son père, elle tenait la capacité d’entrer en plusieurs rôles en un rien de temps, une âme combattante et irrésolue et une détermination qui ne cessait d’augmenter. Son père, chasseur d’ombre, voyageai assez souvent et ne restait que rarement au manoir. Les nuits qu’il passait avec sa famille n’étaient adressé qu’à l’éducation de sa fille et son entraînement. Une corvée qu’il se devait d’accomplir au moins deux fois par mois étant donné que sa fille, Ashildr, aussi agitait qu’elle était, ne cessait de se désintéresser à ses origines de chasseuses d’ombres.
Il l’avait emmené après la mort de sa femme vivre récemment dans une petite maison au détour d’une ruelle, une ruelle qui sentait sûrement comme toutes les ruelles du monde ; le pisse des chats. Ses voisins n’avaient su que trop tard qu’il avait une fille, une fille qui n’avait probablement jamais vu le soleil. Hell n’avait rien de particulier, mis à part ses comportements vis-à-vis de ses voisins dont elle n’adressait point la parole. Elle avait grandi en tant que personnage saint et mythique. Une horde de super héros conçu d’une autre manière. Elle n’avait jamais usé de stèles du fait qu’elle n’avait jamais employé de dagues ou de quelconque arme des Nephilims. La seule arme dont elle ne s’était jamais servie n’est qu’un simple couteau, de ceux qu’on use afin de couper les légumes. Elle ne cuisinait pas avec, mais s’offrait des égratignures et de tatouages, cette envie coulait en elle, elle voulait se faire tatoué. Après tout c’était dans sa nature, mais sa mère ne lui avait jamais accordé l’autorisation de s’appliquer une marque. La mort de la mère de Hell avait suscité un changement radical dans le comportement des deux personnes qui ne s’emblaient plus rien attendre de leur vie. Toute relation père et fille avait disparu après l’enterrement de la femme. Hell-Ophylius en fut blessée, et bien qu’elle ne se souvienne plus exactement de la cause de la mort de sa mère, un sentiment de culpabilité la tenaillait chaque jour.
Les jours se ressemblaient tous, et la jeune fille ne les distinguait qu’en se servant de la position du et de l’intensité de l’éclat du soleil. Avant que sa présence ne soit remarquée par son voisinage, la jeune fille passait son temps à lire, chose que son père avait conservé de son éducation. Bien qu’ils vivaient dans un Boulevard assez modernisé, ils n’avaient en leur demeure ni télévision ni ordinateur. En revanche, une grande et vaste bibliothèque contenant tout ce dont la jeune fille en devenir pourrait se servir et accroître son apprentissage commençons par les religions du monde, les cultures, passant par les langues et outils de communications allant même vers quelques sujets qui n’étaient pour la jeune fille, que de simples pertes de feuilles. Il est des sujets dont la conception n’était pas bien établie, aussi, celle-ci se contentait de reproduire certains écrits et de les corriger. Maintenant qu’elle pouvait sortir, elle se promenait dans les lieux abandonnés et dit hantés. Elle n’emmenait avec elle aucune arme, aucun outil de défense, son imposant caractère était assez suffisant afin de faire fuir même ceux qui avaient leur courage à deux mains et qui n’en demandaient pas.
Elle est de loin l’ange que l’on suppose être, étant un Nephilim. Elle ne dévalorisait pas les siens, mais avait établi une conception d’haïr cette lignée de personnes, du fait de son père. Sans doute un trouble d’adolescence, aurait pu penser une personne extérieur, son attitude, sa solitude, son état de santé qui oscillait entre le parfait et d’une minute à l’autre vers le médiocre. Sa mèche blanche que certains expliquaient par une décoloration, et que la jeune fille n’y accordait aucune importance. C’était de l’effet, on avait essayé de l’approcher maintes fois, être descendante d’une fée en était sûrement pour quelque chose.
Un sentiment de malaise l’avait tenaillé six ans plus tôt, le jour de la mort de sa mère. Elle se souvenait dans les détails qui ne cessaient de ressurgir en elle, qu’elle faisait de la lecture au salon, assise par terre. Sa mère, n’osait l’approcher, décrivant la lecture d’une activité sacrée dont aucun trouble ne devrait en gêner la tranquillité. Ashildr préparait le souper et une fois finie, elle s’était mise à se préparer. Son époux ne devait pas rentrer le soir, étant attribué à un nouveau conseil auquel il devait assister le soir, Ashildr et Hell restèrent seules dans le manoir. Hell ne cessait de s’agiter et de se ronger les ongles tant elle était nerveuse. Un mauvais pressentiment s’était inaugurée en elle dès le départ furtif de son père, sa mère ne l’avait pas prise au sérieux et lui avait préparé une tisane afin que Hel se détende.
Des bruits de pas se firent entendre, des pas sourds, la grosse porte de bois fut arrachée par ses glands et deux personnes encapuchonnées sous une cagoule entrèrent en effraction. Elles étaient toutes vêtis de longues robes noires, robes de sorciers et s’avancèrent vers Ashildr. Hell se jeta sur la personne mystérieuse et lui administra des coups de poings, elle se félicita d’avoir écouté quelques rares fois son père, mais sa joie ne dura que quelques secondes. Elle sentit une main la soulever de terre et la projeter violement contre le mur. Elle en perdit conscience. Sa mère se débattit avec force et se révéla une assez forte guerrière pour une femme. Elle put mettre à terre les deux personnes, qui gisaient à présent sur le sol. La fée semblait dans un mauvais état mais n’avait subi aucune blessure mortelle. Il se passa un temps où celle-ci contempla son travail avant de rejoindre sa fille.
- Maman…
- Hell, il faudrait qu’on se sauve, ils ne tarderont pas à reprendre conscience.
- Que veulent-ils de nous ?
- Le temps nous fait défaut, il faudrait…Un déchirant cri perça la phrase en son milieu. L’une des personnes encapuchonnées prit une fiole contenant de l’eau bénite qu’il déversa droit dans les yeux de la fée. Elle en devint aveugle. Sa peau brûla, et de la fumée s’en échappait, Hell voulut combattre, mais ses pieds ne pouvaient rien contre elle. Avant qu’elle ne puisse comprendre ce qui venait de se passait, le criminel prit une arme en fer, une dague qu’il transperça avec le cou de la jeune femme. Hell venait d’assister à l’égorgement de sa mère. Le sang de sa mère éclaboussa ses habits et son visage, les yeux d’Ashildr roulèrent une dernière fois dans leurs orbites et son corps fut secoué de violents spasmes de mort. Ashildr se débattait encore, un horrible son rauque s’échappant de ses cordes vocales qui se mouvaient et frissonnaient, répandant du sang partout. Un long moment passa avant que celle-ci ne s’immobilise, inerte sur le sol, baignant dans son sang. Hell resta inerte et ne bougea plus. Elle n’avait point crié, ni pleuré, elle regardait le corps sans âme de sa mère et visualisait sa souffrance. Elle en eut un haut le cœur, les deux personnes s’éclipsèrent, croyant la jeune fille morte et redonnèrent avant leur départ des coups de lames au corps mort de la fée. Ils déchirèrent ses ailes puis furent secoués de rires.
- Nous l’avons eu Jonathan…nous l’avons eu.
Ces mots restèrent gravés dans l’esprit de la jeune fille. Elle ne pouvait s’empêcher de regarder le corps mutilé qui gisait à ses côtés, le corps qui quelques minutes auparavant était animé d’une vie, le corps qui appartenait à sa mère. Hell s’enveloppa de ses ailes en croissances _de beaux ailes de fées, fins, transparent et semblable à du velours aux contours luisant et illuminés au soleil _ attendant l’arrivée de son père.
CHAPITRE 4.
SEPARATED THE LIES FROM TRUTH : THE PANDEMONIUM.
Le sang appelle le sang. Le Pandémonium, cet endroit qui faisait chavirer le cœur de la jeune fille et qui faisait appel à sa conscience éteinte. Les fumées de couleurs ne l’excitaient pas, les bras et jambes qui semblaient sortir de nulle part ne lui procurait aucune envie de danser. La musique était affreuse. L’endroit quant à lui regorgeait de magie. La magie de la désobéissance. Elle voulait y entrer, non parce que l’endroit était bon, elle ne supposait point s’amuser en l’endroit, et il n’était pas bon. Ce n’est point parce que l’endroit semblait lui parlait qu’il était bon, mais parce qu’elle voulait pour une fois désobéir à son père, parce qu’elle le voulait qu’il était bon. La philosophie de la vie en résumé. Son talon heurta avec douceur le sol de la piste de danse, ses oreilles ouillaient le crépitement et le son de métal des armes des chasseurs d’ombres. La sueur des autres la menait à plissait des yeux afin de mieux discerner les traits des siens. Ceux qui étaient comme elle. Elle dut attendre, devant la porte du pub, dans une foule qui l’emportait de droite à gauche. Elle avait une nouvelle fois, transgressé la loi de son père, ne pas aller au Pandémonium.
Quand son tour vint, le garde fit arrêter la jeune. C’était une fille de quinze ans, presque quinze, et pour l’occasion elle s’était déguisé en simple fille. Elle ne portait aucun costume, et ne mettait aucune parure enfin de s’embellir. Elle est magnifique, ne peut-il s’empêcher de penser. La foule bruyante protesta et se mit à crier. Le garde aux lunettes remarqua alors qu’il s’était trompé. La jeune fille avait, ou plutôt portait de magnifique ailes qui semblaient comme brodées et qui contrastaient avec sa veste en cuir blanc. Il ne put s’empêcher de questionner la jeune fille pour deux raisons, la première étant qu’il voulait l’entendre parler, la deuxième est qu’il voulait faire son devoir.
- En quoi es-tu déguisée ?Un long moment de silence survint. Hell se retourna, dans l’espoir de trouver une personne derrière à qui les paroles du gardes étaient adressés. Prise au dépourvu, elle défi ses cheveux, et répondit le plus naturellement du monde.
- En quoi suis-je déguisée ?D’un signe de tête, le garde désigna ses ailes. Hell n’avait pas de suite remarquée que ses ailes avaient dépassé de sa tenue. Enfant, elle parvenait à les cacher, mais depuis la mort de sa mère, il lui arrivait d’en perdre contrôle. Aussi quand elle se retourna et vit ses ailes dans toutes leurs splendeurs, elle ne put s’empêcher de déglutir difficilement. Elle ne s’était pas remise de la mort de sa mère et une telle remarque rouvrait la plaie silencieuse qu’elle avait appris à ignorer. Elle se retourna, et adressa au garde dans un murmure si bas mais étrangement perceptible dans le bruit de la foule.
- Disney.Elle adressa un regard au garde afin que ses ailes paraissent falsifiées et non réelles et ce fut efficace. Il ne semblait plus fasciné par les ailes dépassant du dos de l’adolescente et la laissa entrer au pub. Une forte musique d’ambiance battit dans les oreilles de la jeune chasseuse d’ombre. Si elle n’assumait pas son côté chasseuse d’ombre, une partie d’elle-même voulait vivre cette vie qui ne lui avait jamais été donné de vivre auparavant. Elle battit des ailes puis marcha. L’endroit n’était point envoûtant, mais une certaine magie s’émanait de lui. Terrestres inconscients de la réalité qui les entouraient se trémoussaient et ondulaient leurs membres, les quelques chasseurs d’ombres suivaient quelques belles fées, et les autres créatures obscures, vampires et loups garous animaient l’ambiance en se mettant en duel sur la piste de danse. Certains se bécotaient, ce qui fit arracher à la jeune fille un sentiment de dégoût. De la fumée s’échappait de partout. Hell n’aimait pas ce genre d’endroit, mais ce pub faisait exception. Elle s’avança vers le barman, où un tabouret était libre, elle traversa la piste de danse, non sans susciter quelques regards malicieux chez quelques-uns et demanda un cocktail sans alcool. Elle ne prenait jamais de boissons alcoolisées, et lorsqu’elle remarqua que le barman s’était mis à essuyer le verre à pieds d’un torchon sale, le salissant d’avantage, Hell s’éclipsa et préféra assister au spectacle qui s’offrait à ses yeux sans y prendre part.
Elle se sentait plus ou moins vivante, elle regardait ses gens discuter, rire et parler, et pour la première fois de sa vie, elle remarqua qu’elle n’avait point eu d’amis ou d’entourage, mis à part le jeune écrivain, Terrestre à la seconde vue, avec qui elle passait son temps à Londres. Ils ne s’étaient jamais parlés, ou juste quelques rares fois, leurs gestes et regards étaient assez signifiants et peignaient avec insistances les mots non prononcés. Il n’était pas vraiment l’ami de la chasseuse d’ombre, mais un lien s’était créé entre eux. Elle éprouvait pour lui de la sympathie et un autre sentiment inexplicable qui l’amenait à le mépriser d’une certaine manière. Depuis son arrivé à New York, elle n’avait plus jamais essayé de reprendre contact avec lui mais s’était promise d’essayer quelque chose.
Le bruit de la musique lui fit mal à un certain moment, et la jeune fille ne put s’empêcher de s’asseoir sur une chaise inconfortable mais qui était tout de même mieux que rien. D’un léger bâillement, elle se releva, cacha ses ailes sous sa veste en les ployant puis sortit du pub.
Aucun taxi ne survint par ce côté de la rue, aussi la jeune fille dut reprendre la route à pieds afin de revenir à son appartement du côté de Brooklyn. Tout en ouvrant la porte de l’appartement, elle ne put s’empêcher de penser qu’en quittant le pub, elle avait quitté une partie d’elle-même qu’elle avait laissé ensevelie sous de la musique d’ambiance.
CHAPITRE 5.
I MUST JUST BE DREAMING : LOS ANGELES, THE VERY BEGINNING
Hell se réveilla quelques jours plus tard dans un lit au son des klaxons de véhicules. De longues secondes lui furent nécessaires afin de reconnaître les murs et le plafond. C'était sa chambre à Los Angeles. Elle regarda à ses côtés et quel en fût son soulagement de remarquer que son père dormait sur un canapé. Elle sentit sa poitrine se rétracter dans un sentiment de malaise, sa tête lui fit mal. Elle était toute petite dans un si grand lit. Elle ne se souvenait pas qu'’elle avait eu un rêve des plus alarmants, peuplé de flemmes et de remords, mais aux gouttes de sueurs séchées et à la pellicule d’eau sur son front, sur sa peau, une sensation désagréable la saisit. Son sommeil avait du être des plus agités.
Elle ne traîna pas au lit. Elle se leva, se toiletta et s'habilla. Une grosse journée l'attendait. Elle allait faire ses premiers pas à l'institut de Los Angeles. Elle n'avait pas demandé au sorcier qui l’abritait elle et son père pourquoi elle avait été transférée ici, parce qu'elle n'obtenait de toute façon que rarement de réponses franches de sa part, mais elle avait cru deviner que ce n'était pas seulement pour perfectionner les techniques de combat des Nephilim de la ville dont elle n’avait aucune expérience. Tout ce qu'il lui avait dit était des mots dont elle ne saisit le sens que plus tard : « Une guerre se prépare et il faudrait définir notre camp. Ce qui arrivera devrait finir par ressurgir droit devant nous et d’ici ce moment-là, il faudrait nous préparer ». Elle ne détenait pas l'expérience des personnes de son âge, mais, de sang mêlée, elle détenait en retour une quelconque magie de fée. En évidence, son père avait fini par l’envoyer à l’institut et elle se devait d’admettre sa nature d’enfant de Raziel.